samedi 15 décembre 2012
samedi 8 décembre 2012
Une page de librairie
J'ai trouvé au hasard de mes errances livresques un petit texte anonyme rendant hommage aux librairies.
vendredi 7 décembre 2012
Théâtre
A
Nature
1 Ses éléments
-un auteur appelé dramaturge
-une pièce qui appartient à
différents genres dont les plus répandus sont la tragédie, la comédie et
le drame.
-un décor qui contribue à créer
le spectacle : celui-ci doit donner l’illusion d’une union parfaite entre
le réel et l’imaginaire
-des acteurs et un metteur en
scène, le médiateur qui concrétise la réalité du texte écrit en texte
représenté sur scène. S’en suit la polémique de libre adaptation ou fidélité
absolu au texte.
-un public qui est dans une
situation différente du spectateur de cinéma car on lui demande d’être complice
de toutes les conventions qui règlent la manifestation théâtrale (cf le point
A.2)
2 Sa spécificité
-le théâtre est un art vivant.
Alors que le roman nécessite une lecture individuelle, le théâtre a besoin de
médiateurs et d’un public pour vivre. C’est donc un texte dialogué liée à une
création collective, en dehors de laquelle il n’existe pas. Le théâtre est
avant tout fait pour être représenté sur scène.
-les impératifs scéniques
concourent à renforcer sa spécificité. Pour réaliser une pièce dynamique qui se
laisse regarder sans ennui, il faut des rebondissements et une action très
concentrée. Tout doit être exprimé par les personnages et la mise en scène,
aidée par les didascalies.
B Ses
personnages
1 les différents genres
-les fantoches et les
marionnettes : par exagération,
stylisation de la mimique humaine, par simplification des traits de
caractère. Ils servent à créer des
situations comme la farce, le vaudeville, le mélodrame . Ils servent aussi
à cristalliser des sentiments sommaires comme l’amour, la haine, la sympathie
(Guignol, Colombine, le traître)
-le personnage symbolique qui
n’est pas déshumanisé. Il incarne un trait qui provoque une émotion ou une
idée. Il est grossi pour porter l’effet au maximum. Il éveille ainsi l’émotion
collective, la sympathie. Il coïncide avec une idée véhiculée par l’auteur (cf
les personnages raisonneurs de Molière par exemple). C’est un personnage
épique, symbole d’un temps, d’une classe sociale ou d’un idéal moral, social
(cf Hernani de Victor Hugo, Cyrano de Edmond Rostand)
-les individus (cf Hamlet,
Alceste, Tartuffe, Phèdre) qui tirent leur originalité d’une histoire, d’un
mythe ou d’une création de l’auteur. Ils sont individualisés, vivants et ont
une forte personnalité.
2 leurs caractéristiques
-les personnages de théâtre sont
plus simplifiés que ceux de roman car on ne nous donne pas toute leur vision du
monde, un portrait physique, psychologique et social complet mais surtout leur
conflit essentiel avec ce qui les entoure. On ne nous les peint qu’à un moment,
ils ont une psychologie de crise, non de durée, s’incarnent en une action et
peuvent auparavant, rester dans l’ombre.
-ils sont soumis plus étroitement
aux règles de la bienséance car le théâtre est un divertissement social et
collectif. En somme, il ne faut pas d’acte de barbarie sur scène.
C Ses
fonctions
1 Divertir
-la première fonction est lié
étroitement au spectacle qu’offre le théâtre. Il s’agit avant tout de rompre
avec le quotidien et la vie réelle, de subir des chocs émotifs, d’être enchanté
en quelque sorte.
- Il s’agit d’un
divertissement : c’est cette fonction qu’illustrent surtout les fééries,
le fantastique, la fantaisie. Le public doit ressentir des émotions.
2 Offrir un miroir
-le théâtre veut représenter
aussi la réalité la plus exacte (drame bourgeois, théâtre réaliste du XIXème
siècle), c’est-à-dire une image révélatrice du monde et de l’homme. Le théâtre
est plus privilégié que les autres genres pour explorer l’âme humaine (cf
représentation des mœurs chez Molière)
-le théâtre exprime aussi
l’affrontement de l’homme avec son destin (en particulier dans la tragédie) et
en offre une image révélatrice.
-ce miroir est nécessairement
déformant puisque l’art est une «vérité choisie » (Vigny), d’autant plus
quand il s’agit de théâtre qui obéit à des conventions, des codes. C’est
pourquoi le théâtre « n’est pas le pays du réel » mais « le pays
du vrai » (Victor Hugo). Le théâtre tend vers le vraisemblable et
représente un réel stylisé, épuré, voire onirique. La représentation du monde
passe par un filtre car on ne peut pas hélas tout représenter.
3 Enseigner
-représenter des idées dans les
pièces à thèse où l’on fait la démonstration d’une idée par l’action et
l’évolution des personnages, que cette idée soit d’ordre politique ou moral.
-en effet, le théâtre a toujours
paru « un art civilisateur au premier chef dont la portée est
incalculable, quand il a pour base la vérité, pour but la morale, pour auditoire
le monde entier » (Alexandre Dumas)
-danger de cette volonté
d’enseigner : celui du sermon
moralisateur
-il faut donc que le théâtre pose
des questions sur le monde, plutôt que d’apporter des réponses.
4 Opérer une catharsis (une sorte de défouloir pour se soulager dans un
but bénéfique)
-de l’auteur qui exprime ses
fantasmes, projette sur la scène son univers.
-du spectateur, qui effectue une
prise de conscience et peut améliorer sa maîtrise de soi. Le théâtre est ainsi
une sorte de vitrine à conseils (et non donneuse de leçon pour éviter le côté
moralisateur) : voilà ce qu’il faut faire et ne pas faire sinon voilà les
conséquences.
Toutes ces fonctions
(didactiques, critique, libération, enchantement…) ne sont pas incompatibles et
se combinent pour former la richesse culturelle du théâtre.
D Ses
problèmes
1 le théâtre n’est-il que langage ?
-le langage théâtre repose sur
des paroles (dialogues, monologues), des silences. Obéit-il à un souci de
réalisme ou d’une stylisation poétique, compte tenu de l’intérêt mnémotechnique
de la versification, de la mise en valeur de la pensée par le vers ? La
forme ne serait-elle pas trop rigide pour exprimer pleinement la pensée ?
-le langage théâtral offre des
ressources. Il est action : au théâtre, agir c’est parler. Le langage
suffit pour rendre présents tous les évènements qu’on ne voit pas. Il crée le
décor, réaliste ou poétique, et même le spectacle.
-il faut tenir compte aussi de la
mise en scène, du jeu des acteurs, des effets scéniques et du public.
2 le théâtre est-il moral ?
-il est amoral,
indifférent : parce que certains genres sont trop loin de la réalité pour
nous toucher (ex : mime, farce), parce que le théâtre n’a pour but que le
divertissement et meurt d’intentions moralisantes (drame bourgeois de Diderot).
Mais le théâtre en tant que spectacle émeut et cette émotion a une valeur
morale : il montre en général de grands conflits psychologiques et moraux
qui ne peuvent nous laisser indifférents moralement, d’autant qu’ils suscite
des réactions collectives qui influent fortement sur l’individu.
-il est immoral : par le
spectacle même, son aspect profane, montrant la beauté et l’immoralité des
acteurs . Par sa nature, le théâtre émeut nos passions et nous pousse à
les considérer comme bonnes et souhaitables.
La tragédie représente et exalte
la partie déraisonnable et instable de notre âme (Platon), la comédie
ridiculise la vertu (Rousseau) et fait aimer le vice (ex : la sympathie
pour les personnages rusés et les trompeurs chez Molière. Mais l’excès de vertu
n’est-il pas un vice ?
-il est moral : pour
l’individu par exemple dans la purification des passions dans la tragédie, par
sa valeur d’avertissement fait connaître l’homme et la vérité ; sa valeur
de leçon (vice puni ou pris en horreur ; pitié pour les bons ou exaltation
de la vertu, héroïsme…) Pour l’individu et la société, il moral d’une part à
cause de la bienséance, d’autre part parce que le théâtre est une forme de vie
sociale raffinée par elle-même, civilisatrice, qui calme les passions par la substitution
du spectacle à l’action. Il met en contact le public avec les conflits humains
les plus élevés.
3 Représentation ou trahison ?
Au XXème siècle, la mise en scène
allait vers de plus en plus d’autonomie par rapport au texte. Le risque grandit
de trahir l’intention originelle de l’auteur. Certaines mises en scène ont
provoqué de vives critiques. Cette polémique est-elle liée à celle de toute lecture d’une œuvre :
quand est-elle ou n’est-elle plus légitime ? Claude Lévi-Strauss
déclare : « Je ne supporte pas qu’un metteur en scène ou des acteurs
traitent l’œuvre d’autrui comme la matière première à la leur. » Mais où
placer la limite ?
Le deuxième entretien sur Victor Hugo et la réflexion sur les grands enjeux et questions d'actualité du XIXème siècle.
Victor Hugo par Henri Guillemin
Une analyse de Victor Hugo par le fameux critique littéraire qu'est Henri Guillemin.
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